CHAPITRE VINGT-SEPT

Comme on pouvait s’y s’attendre, tout le monde s’était rassemblé dans ma chambre. 

— Grand-mère Redbird ! s’écria Damien en se jetant dans ses bras.

Puis il lui présenta Jack et les Jumelles ; Aphrodite, qui paraissait gênée mais contente, eut droit à une étreinte chaleureuse, qui venait du fond du cœur. Damien et les Jumelles en profitèrent pour me prendre à part.

— Zoey, est-ce que ça va ? demanda Damien à voix basse.

— On était inquiets, dit Shaunee.

— Il se passe des trucs effrayants, ajouta Erin.

— Je vais bien, répondis-je en jetant un coup d’œil à Jack, qui confiait à Grand-mère combien il aimait la lavande. Grâce à vous, je vais bien.

— Nous sommes là pour toi, Zoey, m’assura Damien. Tu n’es pas toute seule.

— Bien dit, acquiescèrent les Jumelles en chœur.

— Zoey ? Serait-ce un chien ? fît Grand-mère, qui venait de remarquer que la masse de fourrure blonde étendue au bout de mon lit avait bougé, provoquant les sifflements de tous les chats présents dans la pièce.

— Oui, Grand-mère, c’est bien un chien. C’est une longue histoire...

Elle lui gratta la tête d’une main hésitante.

— À qui appartient-il ?

— Eh bien, à moi, en quelque sorte, fit Jack. Du moins, temporairement.

— Je pense que le moment est bien choisi pour parler de Lucie et de tout le reste, intervint Aphrodite.

— Lucie ? Oh, chérie, tu souffres toujours de sa mort ?

— Plus maintenant, Grand-mère. Il y a vraiment beaucoup de choses que je dois t’expliquer.

— Dans ce cas, tu ferais bien de commencer. Quelque chose me dit que nous allons bientôt manquer de temps.

— D’abord, tu dois savoir que je ne t’en ai pas parlé jusque-là parce que Neferet est liée à tout ça  – de manière négative. Et elle a des pouvoirs de télépathie. Quoi que je te dise, il est possible qu’elle le lise dans tes pensées, ce qui ne serait pas une bonne chose.

Grand-mère s’assit sur ma chaise, l’air songeur.

— Jack, mon cœur, pourrais-tu me servir un verre d’eau ?

— J’ai de l’eau minérale dans le réfrigérateur de ma chambre, dit Aphrodite.

— Ce serait parfait.

— Vas-y, dit Aphrodite à Jack. Mais ne touche à rien d’autre.

— Jack fit la moue, puis partit en toute hâte.

— Bon, je suppose que vous êtes déjà tous au courant de ce que Zoey va me dire ? fit Grand-mère quand Jack fut revenu.

Mes amis hochèrent la tête en ouvrant de grands yeux. On aurait dit des oisillons.

— Comment empêchez-vous Neferet de lire dans vos pensées ?

— À vrai dire, pour l’instant, ce n’est que de la théorie, mais nous avons l’intention de nous protéger en nous concentrant sur des problèmes imbéciles et superficiels d’adolescents, commença Damien.

— Comme les soldes, les chaussures et je ne sais quoi encore, continua Erin.

— Ce « je ne sais quoi » étant des mecs canons ou nos devoirs, précisa Shaunee.

— Nous espérons qu’elle ne cherchera pas plus loin, conclus-je. Mais nous, Neferet nous sous-estime. Je ne crois pas qu’elle ferait la même erreur avec toi, Grand-mère. Elle sait déjà que tu suis les traditions cherokees, que tu es en contact avec l’esprit de la terre. Il se peut qu’elle creuse dans tes pensées, sans tenir compte de ce qu’elle voit à la surface.

— Dans ce cas, il faudra que je pratique la méditation pour me vider la tête, comme je le fais depuis mon enfance, dit-elle avec un sourire malicieux. Ainsi, elle n’y trouvera rien.  

— Même si elle est la reine des Tsi Sgili ? Son sourire disparut.

— Tu penses vraiment que c’est possible, u-we-tsi a-ge-ya ?

— Nous le pensons, oui.

— Alors nous courons un grand danger. Tu dois tout me raconter.

C’est ce que je fis. Aidée de mes amis, je la mis ai courant des derniers événements, même si j’avoue être passée rapidement sur le fait que Lucie n’était plus vraiment elle-même. Aphrodite me regarda avec insistance, mais ne dit rien.

Le visage tanné par le soleil et le vent de ma grand-mère était de plus en plus sombre. Je lui parlai de l’attaque des Corbeaux Moqueurs, et je terminai en lui expliquant que la mort de Stark n’était peut-être pas définitive et que Lucie, Aphrodite et moi avions décide que, aussi répugnant et morbide que cela puisse paraître nous allions garder un œil sur son cadavre.

— Et donc Jack était censé installer la caméra de surveillance miniature dans la morgue. Tu as réussi. Jack ? J’ai assisté de loin à votre diversion.

— Oh oui ! Dans toute cette excitation, j’ai failli oublier ! lança-t-il en se levant d’un bond et en allant chercher son cartable.

Il en sortit une sorte de télé miniature, tourna quelques boutons et, avec un sourire victorieux, me la tendit.

— Voilà ! Comme ça, tu peux surveiller le garçon... heu... endormi.

Tout le monde s’attroupa autour de moi. Prenant mon courage à deux mains, je l’allumai. L’image en noir et blanc qui apparut montrait une petite pièce avec, dans le fond, un gros truc qui ressemblait à un four, des étagères couvrant tous les murs et une table en métal, de la taille d’un corps, sur laquelle se trouvait une forme humaine recouverte d’un drap.

— Berk ! firent les Jumelles.

— Très dérangeant, commenta Aphrodite.

— Nous devrions peut-être l’éteindre tant que le c-h-i-e-n est là, proposa Jack.

Je ne me fis pas prier. Cela ne me plaisait pas du tout d’espionner un mort.

— C’est bien le corps du garçon ? demanda Grand-mère, qui avait pâli.

— Oui, dit Jack. J’ai soulevé le drap pour m’en assurer.

Le regard triste, il se mit à caresser Duchesse nerveusement. Elle posa sa gueule sur ses genoux et soupira, ce qui sembla le calmer un peu. Il serra la chienne dans ses bras.  

— Vous savez, je me suis dit qu’il dormait.

— Avait-il l’air mort ? demandai-je. Je devais savoir.

Jack hocha la tête.

— Vous avez pris la bonne décision, déclara Grand-mère. Le pouvoir de Neferet tient beaucoup à ses secrets. Elle est perçue comme une puissante prêtresse de Nyx  – une force du bien. Elle se cache depuis longtemps derrière cette façade, et cela lui a permis de commettre des actes qui, si vous avez raison, sont tout simplement atroces.

— Alors, tu penses que révéler à tous l’existence de Lucie et des novices rouges est une bonne chose ? voulus-je m’assurer.

— Absolument. Si le secret est l’allié du mal, alors brisons leur alliance.

— OK ! m exclamai-je.

— OK ! reprirent tous mes amis. 

Jack bâilla.

— Oups ! Désolé. Ce n’est pas que je m’ennuie...

— Bien sûr que non, dit Grand-mère, mais c’est presque l’aube. Tu as eu une nuit épuisante. Nous devrions tous dormir un peu. D’ailleurs, le couvre-feu n’est-il pas dépassé pour les garçons ?

— Oh, oh ! On l’a complètement oublié. Comme si on avait besoin de prendre des heures de colle en plus de tout ce bazar !

Lui et Damien se levèrent pour partir, Duchesse sur les talons.

— Hé, appelai-je avant qu’ils ne ferment la porte. Duchesse n’a pas eu d’ennuis à cause de la diversion ?

— Non, répondit Damien. On a mis ça sur le dos de Maléfique et, vu son attitude démente, personne ne s’en est pris à la chienne.

— Ma chatte n’est pas folle, intervint Aphrodite. C’est simplement une très bonne actrice.

Les Jumelles sortirent à leur tour, après avoir serré Grand-mère dans leurs bras et récupéré un Belzébuth tout ensommeillé.

Il ne restait plus que Grand-mère, Aphrodite, Maléfique, Nala, profondément endormie, et moi.

— Bon, il faut que j’y aille aussi, dit Aphrodite. On va avoir une grosse nuit demain.

— Tu devrais peut-être dormir ici ce matin, proposai-je.

Aphrodite haussa un sourcil et regarda mes lits jumeaux d’un air dédaigneux.

— Tu es vraiment une enfant gâtée, lançai-je, exaspérée. Tu peux prendre mon lit. J’ai un duvet, je m’installerai par terre.

— Aphrodite a-t-elle déjà dormi ici auparavant ? voulut savoir Grand-mère.

— Sûrement pas ! répondit Aphrodite. Si vous aviez vu ma chambre, vous comprendriez pourquoi je préfère rentrer.

— Sans compter qu’Aphrodite a une réputation de sorcière cruelle, ajoutai-je. Personne ne l’accepte chez soi.

J’omis de mentionner que ce n’était pas le cas des garçons  – cela aurait été trop pour Grand-mère.

— Merci, dit Aphrodite.

— Par ailleurs, si elle dormait ici, surtout maintenant que Neferet sait par Shekinah que je suis là, cela ne paraîtrait-il pas bizarre ?

— Si, admis-je.

— Ce serait plus que bizarre, enchérit Aphrodite. Ce serait carrément suspect.

— Alors tu vas filer dans ta chambre pour ne pas donner à Neferet plus de raisons de nous surveiller, dit Grand-mère. Mais tu ne dormiras pas sans protection.

Elle se leva et se mit à fouiller dans le joli sac bleu qu’elle appelait son « nécessaire de voyage ».

Elle en sortit un superbe attrape-rêves. C’était un cercle en cuir bleu avec des fils couleur lavande tissés à l’intérieur. Au milieu de ce réseau de fils se trouvait une turquoise lisse, de la couleur d’un ciel d’été. Les plumes de colombe qui pendaient de chaque côté étaient gris perle. Elle le tendit à Aphrodite.

— C’est magnifique ! s’exclama cette dernière. Vraiment, je l’adore.

— Je suis contente qu’il te plaise, mon enfant. Je sais que la plupart des gens pensent que ces objets ne servent qu’à filtrer les rêves, et encore. J’en ai fabriqué plusieurs ces derniers temps, et j’ai accroché la turquoise au milieu de celui-ci pour qu’il filtre autre chose que les mauvais rêves. Pends-le à ta fenêtre. Que son esprit protège du mal ton âme endormie.

— Merci, Grand-mère, dit Aphrodite avec sincérité.

— Encore une chose.

Grand-mère se pencha de nouveau sur son sac et en sortit une chandelle couleur crème.

— Allume-la et laisse-la brûler sur ta table de nuit pendant ton sommeil. J’ai prononcé des mots de protection devant elle lors de la dernière pleine lune, et je l’ai laissée absorber ses rayons toute la nuit.

— Tu ne serais pas un peu obsédée par la protection, ces derniers temps, Grand-mère ? demandai-je en souriant.

En dix-sept ans, je m’étais habituée à cette particularité qu’elle avait de deviner des choses de façon intuitive  – par exemple, quand des invités allaient venir, ou quand un ouragan se préparait.

— Il vaut mieux être prudent, u-we-tsi a-ge-ya. Elle prit le visage d’Aphrodite entre ses mains et l’embrassa légèrement sur le front.

— Dors bien, petite fille, et que tes rêves soient beaux.

Aphrodite cligna des yeux à plusieurs reprises pour ne pas pleurer.

— Bonne nuit, réussit-elle à articuler.

— Elle me fît un signe et se précipita hors de ma chambre.

— Grand-mère ne dit rien pendant un petit moment, se contentant de regarder la porte d’un air pensif.

— Je crois que cette jeune fille n’a jamais connu la chaleur de l’amour maternel, finit-elle par soupirer.

— Encore une fois, tu as raison, Grand-mère. Avant, elle était affreuse, et tout le monde la détestait, moi la première, mais je pense qu’elle jouait la comédie. Non qu’elle soit parfaite. Elle est pourrie gâtée, superficielle, et parfois vraiment méchante, mais...

Je me tus, cherchant les mots qui la définiraient le mieux.

— C’est ton amie, me souffla Grand-mère.

— Tu sais que tu es incroyable ?

— Je sais, répondit-elle avec un sourire espiègle. C’est de famille. Maintenant, aide-moi à pendre cet attrape-rêves et à allumer notre bougie de lune. Ensuite, il faudra que tu dormes.

— Et toi, tu ne vas pas dormir ? Je t’ai appelée en plein milieu de la nuit, et tu m’as dit que tu étais réveillée depuis plusieurs heures.

— Oh, je vais m’assoupir un moment, mais j’ai des choses à faire. Je ne vais pas souvent en ville, alors, pendant que ma petite-fille et ses amis se reposeront, je vais faire du shopping et m’offrir un superbe déjeuner à l’Ardoise.

— Miam ! Je n’y ai pas mangé depuis que nous y sommes allées ensemble.

— Eh bien, je te dirai si c’est toujours aussi bon et, la prochaine fois qu’il pleuvra très fort, nous pourrons peut-être y retourner.

— Tu n’y vas que pour t’assurer que la qualité n’a pas baissé ?

J’approchai la chaise de la fenêtre pour accrocher l’attrape-rêves.

— Exactement. Chérie, que veux-tu faire de l’écran de surveillance ?

Même s’il était éteint, elle le manipulait avec précaution, comme s’il risquait d’exploser.

— D’après Aphrodite, il y a des haut-parleurs. Vois-tu un bouton ?

— Oui, il y en a un, fit-elle en appuyant dessus. Une lumière verte s’alluma.

— OK. Et si on laissait juste le son, sans l’image ? Je le mettrai sur ma table de nuit. S’il se passe quelque chose, je devrais l’entendre.

— C’est beaucoup mieux que de regarder un garçon mort toute la journée, dit-elle d’une voix sombre en posant le petit écran sur ma table de nuit. Petit Oiseau, pourquoi n’ouvres-tu pas les rideaux une seconde pour accrocher l’attrape-rêves ? Nous voulons nous protéger de ce qui est dehors, pas de ce qui est dedans.

— D’accord.

Je tirai les lourds rideaux des deux mains, et la peur à 1 état pur me coupa le souffle. Face à moi se tenait un gigantesque oiseau noir aux yeux rouges, luisants  – les yeux d’un homme. La créature s’agrippait à ma fenêtre avec ses bras et ses jambes d’humain. Son bec noir crochu s’ouvrit, révélant une langue rouge et fourchue. La créature poussa un petit croassement, à la fois moqueur et menaçant.

Je ne pouvais plus bouger, paralysée par ses yeux de mutant plantés dans une tête d’oiseau. Je me rappelai le contact de sa langue répugnante et la douleur cuisante que son bec m’avait causée en essayant de me trancher la gorge.

Nala se mit à cracher et à gronder, et Grand-mère se précipita à mes côtés. Je vis son reflet dans la vitre.

— Appelle le vent, Zoey ! ordonna-t-elle.

— Vent ! Viens à moi, ma grand-mère a besoin de toi, m’écriai-je, toujours prise au piège du regard monstrueux du Corbeau Moqueur.

Je sentis l’air s’agiter autour de moi.

— U-no-le ! cria Grand-mère. Envoie ceci à la bête, en guise d’avertissement.

Elle leva les mains et projeta vers le monstre ce qu’elle tenait entre ses paumes.

— Abiya’a A-s-gi-na !

L’élément que j’avais appelé, mais qui obéissait à ma grand-mère, la Ghigua, emporta la poudre bleue étincelante et la fit passer à travers les minuscules fissures de la fenêtre. Elle tourbillonna autour du Corbeau Moqueur. Les yeux de la bête s’écarquillèrent et, alors que la bourrasque le malmenait, un cri terrible s’échappa de son bec. Il battit des ailes et disparut.

— Tu peux renvoyer le vent, u-we-tsi a-ge-ya, fit Grand-mère en me prenant la main pour m’aider à garder l’équilibre.

— Mer... merci, vent. Je te libère, dis-je d’une voix mal assurée.

— Merci, u-no-le, murmura Grand-mère. N’oublie pas d’accrocher l’attrape-rêves, Petit Oiseau.

Les mains tremblantes, je l’attachai à la tringle des rideaux, que je fermai précipitamment. Grand-mère m’aida à descendre de la chaise. Je pris Nala dans mes bras et nous nous blottîmes toutes les trois sur le lit.

— Il est parti... C’est terminé, ne cessait de répéter Grand-mère.

Je ne m’étais pas rendu compte que nous pleurions l’une et l’autre jusqu’à ce quelle aille chercher des mouchoirs en papier. Je me laissai tomber sur la couverture.

— Merci, dis-je en me mouchant. Faut-il que je prévienne les autres ?

— Si tu le fais, ils vont avoir peur, non ?

— Ils seront terrifiés.

— Alors il vaut mieux que tu rappelles le vent. Demande-lui de souffler autour du dortoir, de sorte que, si quelque chose rôde là, il l’emporte.

— Il faut que j’arrête de trembler, d’abord. Elle me sourit et me caressa les cheveux.

— Tu as été très bien, u-we-tsi a-ge-ya.

— J’ai paniqué, et je suis restée figée, comme le jour où il m’a attaquée !

— Non, tu as soutenu le regard du démon sans flancher, tu as réussi à appeler le vent et tu lui as ordonné de m’obéir.

— Seulement parce que tu me l’as demandé.

— La prochaine fois, tu le feras toute seule. Tu seras plus forte, et tu sauras te débrouiller sans moi.

— C était quoi, cette poussière bleue ?

— De la poudre de turquoise. Je t’en laisserai un petit sac. C’est une pierre protectrice très puissante.

— Tu en as assez pour en donner aux autres aussi ?

— Non, mais je vais l’ajouter à ma liste de courses. Je vais acheter des turquoises, un mortier et un pilon pour les écraser. Cela me fera quelque chose de constructif à faire pendant que tu dormiras.

— Et qu’est-ce que tu lui as dit ?

— Ahiya’a A-s-gi-na signifie « Va-t’en, démon ».

— Et u-no-le, c’est le vent ?

— Oui, ma chérie.

— Grand-mère, avait-il une forme physique, ou n’était-ce qu’un esprit ?

— Un peu des deux, je crois. Mais il est très proche de sa forme physique.

— Ce qui signifie que Kalona reprend des forces.

— Je le crains, oui.

— J’ai peur, Grand-mère.

Elle m’attira contre elle et me caressa la tête, comme elle le faisait quand j’étais petite.

— N’aie pas peur, u-we-tsi a-ge-ya. Le père du démon va découvrir que les femmes d’aujourd’hui ne se laissent pas dominer.

— Tu lui as botté les fesses, Grand-mère. Elle sourit :

— Nous lui avons botté les fesses !

[La Maison de la Nuit 04] Rebelle
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